Nécrologie de Robert Herbin

Mort de l'ancien joueur et entraîneur de football de l’AS Saint-Étienne

Robert Herbin

Robert Herbin, le joueur

Surnommé « le sphinx », l’ancien joueur et entraîneur de football de l’AS Saint-Étienne, Robert Herbin est décédé le 27 avril 2020. Hospitalisé depuis une semaine, sans lien avec le coronavirus, il est mort des suites de complications cardio-respiratoires. Il avait 81 ans. 

Né à Paris le 30 mars 1939, Robert Herbin est attiré par le football dès son plus jeune âge. Il intègre le Cavigal de Nice, un club omnisports où il montrait déjà ses talents. Son rêve était d’intégrer le club local de foot, l’OGC Nice. Mais cela ne s’est pas fait. Il intègre alors l’AS Saint-Étienne. C’était l’année de ses 18 ans, en 1957. Très vite, il s’est affirmé en tant qu’arrière puis en milieu défensif.

Encore surnommé le Rouquin, il était déjà considéré comme l’un des grands espoirs de football français. Il se démarquait déjà par son aisance avec le ballon, sa détente et ses frappes de balles. Rapidement, il est devenu l’un des piliers de l’équipe qui l’a vu jouer 492 matchs et 98 buts de 1957 à 1972. Rappelons que L’AS Saint-Étienne était alors quadruple champion de France consécutif de 1967 à 1970.

Il est devenu l’un des piliers de l’équipe qui l’a vu jouer 492 matchs et 98 buts de 1957 à 1972

Robert Herbin, l’entraîneur

Son jeu et son intransigeance lui ont valu d’être rapidement sélectionné en équipe de France. Il y a joué 23 fois et marqué 3 buts. Les bleus se sont ainsi classés en 4e position à l’issue du Championnat d’Europe. Ils ont aussi participé à la Coupe du monde en Angleterre en 1966.

En 1972, Robert Herbin succède à Albert Batteux, en tant qu’entraîneur des Verts. Il était, à l’époque, l’un des plus jeunes entraîneurs de foot en France. Du haut de ses 33 ans, il a bousculé la formation de son équipe. Il a, en effet, recruté de jeunes joueurs dont les plus connus sont Dominique Rocheteau ou encore Michel Platini. Il a également amené son équipe sur le haut des podiums. Ce qui ne pouvait tout simplement pas laisser de marbre les amateurs de foot de l’époque. Les équipes françaises étaient en effet malmenées en Europe.

C’est avec sa légendaire exigence et ses plans tactiques que Robert Herbin a fait briller les Verts. En tant qu’entraîneur, il a remporté 4 fois le Championnat et 3 fois la Coupe de France. En 1975, alors que l’équipe joue face à Troyes, Herbin s’offre le luxe de tirer un penalty, offrant à l’ASSE son 5e but. Il était le seul entraineur en exercice à avoir marqué un but ! Et aucun n’oubliera leur exploit en arrivant à la finale de la Coupe des clubs champions en 1976, à Glasgow. Un match perdu face au Bayern de Munich en raison des tristement célèbres poteaux carrés.

Son palmarès lui a notamment valu d’être élu Entraineur français de l’année par France Football en 1973 et en 1976. En 1983, limogé du club, il devient alors l’entraîneur des équipes : Olympique Lyonnais, Al-Nasr Riyad et RC Strasbourg. Il revient finalement chez les Verts en 1987, mais sans connaître le même succès qu’avant. Il va  alors démissionner en 1990, pour intégrer la Fédération française de football, au sein du Conseil fédéral.

Peu bavard aussi bien sur le banc qu’au dehors des terrains, Robert Herbert a été surnommé « le Sphinx ». Il aura à jamais marqué l’histoire du football français. Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance de Saint-Étienne, lui adresse un hommage : « Si la France a pu conquérir une place de grande nation du football, c’est grâce à des hommes comme Robert Herbin, qui ont été les pionniers d’un renouveau inespéré à l’époque ».