Nécrologie de Hubert Germain
Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, est décédé le 12 octobre 2021. Florence Parly, ministre des Armées, a fait l’annonce de ce « moment important » de l’histoire de France à la commission de la Défense du Sénat.
L’inhumation d’Hubert Germain aura lieu au Mont Valérien, à la crypte du mémorial de la France combattante. Le caveau numéro 9 lui est déjà réservé. Il était âgé de 101 ans.

Hubert Germain, une icône de la Libération
Hubert Germain est né le 6 août 1920 à Paris. Fils du général des troupes coloniales, Maxime Germain, il passe à seulement 20 ans le concours d’entrée à l’école navale alors que les Allemands entrent dans Paris.
Refusant l’Armistice, Hubert Germain rejoint la Grande-Bretagne. Il s’engage alors dans les Forces françaises libres, à l’Olympia Hall de Londres. Il suit alors une formation d’élève officier de la marine. Au printemps 1941, il est affecté en Palestine et participe à la campagne de Syrie. En février 1942, il participe à la bataille de Bir Hakeim avec la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère. Il est alors cité à l’ordre de l’armée. Il est par la suite affecté à la 1re division française libre avec laquelle il participe à la bataille d’El Alamein puis à la campagne de Tunisie. Le 24 mai 1944, Hubert Germain est blessé pendant la campagne d’Italie ; il sera décoré d’ailleurs par le Général de Gaulle.
En août 1944, il participe au Débarquement de Provence. Il combat aux côtés de la 1re armée française et remonte la vallée du Rhône en direction de l’Allemagne. Démobilisé en 1946, il devient l’aide de camp du général Koening.
Il a, par la suite, joué un rôle important en politique. Maire de la commune de Saint-Chéron dans l’Essonne, député, il est nommé ministre des Postes et des Télécommunications puis ministre des Relations avec le Parlement durant le mandat présidentiel de Georges Pompidou (juillet 1972 à mars 1974).
Refusant l’Armistice, Hubert Germain rejoint la Grande-Bretagne et s’engage dans les Forces françaises libres.
Hubert Germain, un homme regretté du milieu politique
Depuis l’annonce de son décès, de nombreux témoignages viennent saluer Hubert Germain, le dernier des 1038 Compagnons qui ont résisté face à l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale.
« La flamme qui avait jailli à l’été 1940, lorsqu’il avait rejoint les rangs de la France libre, brûlait encore dans son regard, plein d’admiration à l’évocation du général de Gaulle, et embué de larmes au récit de ses retrouvailles avec la France en août 1944 (…) Le dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain, s’est éteint aujourd’hui, après avoir vécu et incarné un siècle de liberté » a réagi l’Élysée en son hommage.
« En mémoire d’Hubert Germain et de tous ses compagnons qui sauvèrent l’honneur de leur patrie, la France s’incline respectueusement. Elle sait ce qu’elle leur doit », a réagi le Premier ministre Jean Castex. « Hubert Germain, le dernier des 1038 Compagnons de la Libération, est mort. Le Mont Valérien accueillera le corps de ce résistant de la première heure, héros de Bir Hakeim et du Débarquement de Provence, qui reconquit notre liberté et reconstruisit notre patrie » a exprimé le président Emmanuel Macron.
L’ancien chef de l’État, François Hollande, lui a également adressé un éloge sur Twitter : « Résistant, combattant, symbole de dignité et d’engagement républicain. Son destin et celui de tous ses frères Compagnons de la Libération se confondent aujourd’hui en un seul message éternel de courage et de liberté ».