Nécrologie de Serge Vieira

Natif de Clermont-Ferrand, Serge Vieira est né le 4 avril 1977 dans une famille portugaise. Il s’oriente vers une carrière dans la gastronomie et obtient ainsi son CAP puis son BEP. Il se voit refuser l’entrée au lycée hôtelier de Chamalières (ville du Puy-de-Dôme à proximité de Clermont-Ferrand).

Serge Vieira débute sa carrière auprès du chef Dominique Robert, travaillant dans les cuisines du restaurant « La Gravière » (de 1993 à 1997). Il devient ensuite chef de partie, d’abord au service du chef Bernard Andrieu à Clermont-Ferrand puis à Chinon. À partir de là, Serge Vieira enchaîne les restaurants de renom triplement étoilés. Il œuvre en qualité de chef de partie auprès du chef Marc Meneau avant de poursuivre son aventure comme second au côté de Régis Marcon.

En 2005, Serge Vieira participe au Bocuse d’Or, préparé et conseillé par Régis Marcon. Il remporte, à 27 ans, le prestigieux concours gastronomique. Passionné et déterminé, le chef part effectuer des stages dans des restaurants à travers le monde. À son retour en France, il décide de s’installer dans le Cantal. Le 10 avril 2009, il ouvre son restaurant « Serge Vieira » au Château de Couffour à Chaudes-Aigues. Rapidement, il décroche une première étoile puis, en 2012, une seconde. En 2020, l’établissement est labellisé « gastronomie durable ».

À côté de son restaurant « Serge Vieira », le chef ouvre un second établissement (2019), disposant d’un hôtel 4 étoiles et d’une brasserie baptisée « Sodade ». Celui-ci propose une cuisine d’inspiration portugaise en référence à ses origines. C’est le chef Aurélien Gransagne (finaliste du concours de Meilleur Ouvrier de France) qui dirige les cuisines.

Depuis quelques années, le chef Vieira présidait l'équipe de France du Bocuse d'Or. Il aide notamment le chef Davy Tyssot à remporter le concours en 2021.

Sur la page Facebook du chef, ce message de décès est posté « Serge Vieira vient de quitter ce monde après une longue bataille contre la maladie. […] Sa famille, ses amis, ses collaborateurs sont dans la peine et réalisent à quel point la personnalité et le talent de Serge laissent une empreinte indélébile en eux. ». En dessous de nombreux commentaires d’anonyme viennent honorer le défunt et soutenir ses proches.

Le monde de la gastronomie est également sous le choc de l’annonce du décès.

Le chef Marcon a notamment ces quelques mots : « Ce jeune chef avait beaucoup d’humanité. C’était une référence dans le métier. C’est le message qu’il nous laisse maintenant qu’il n’est plus là. C’est quelqu’un qui a beaucoup partagé, qui a rayonné dans le monde entier. ».

Pour Frédéric Coursolle, qui a tenu l’hôtel « Radio » à Chamalières et a bien connu le défunt, il était « un chef de cuisine incroyable, un chef d’entreprise incroyable et un très bon père de famille. Il est l’un des premiers à avoir vraiment porté son terroir même s’il était issu de la diaspora portugaise. Il aurait pu être influencé par ses origines mais c’était un homme attaché au terroir auvergnat qui a développé une cuisine ciselée, fine. Il a fait de la haute couture. »