Nécrologie de Romain Bouteille
Mort de Romain Bouteille, cofondateur du Café de la Gare avec Coluche.
Romain Bouteille, son décès
Romain Bouteille est décédé le 31 mai 2021 à l’hôpital de Corbeil-Essonnes. Sa mort fait suite à une insuffisance respiratoire, conséquence probable de l’insuffisance rénale dont il souffrait. Ce comédien et humoriste français était le cofondateur du célèbre Café de la Gare, lancé à Paris avec Coluche en juin 1969. Il avait 84 ans.
Il commence à se faire un nom grâce à sa rencontre avec Coluche.
Romain Bouteille, de ses débuts aux années 1990
Romain Bouteille est né le 24 mars 1937 à Paris. Il décide de devenir comédien au milieu des années 1950. Il se retrouve ainsi sur les planches de théâtre, mais aussi à tourner pour la télévision et pour la télévision, sans que cela lui apporte pour autant la notoriété. Il commence à se faire un nom grâce à sa rencontre avec Coluche. En effet, les deux hommes font connaissance vers la fin des années 1960 et décident alors de créer un théâtre. C’est ainsi que le Café de la Gare, situé à Montparnasse, voit le jour et ouvre ses portes en juin 1969. Il est constitué d’une troupe de comédiens-copains dont Patrick Dewaere et Miou-Miou. Entre 1971 et 1995, Romain Bouteille monte sur les planches du Café de la Gare au moins une dizaine de fois. Il se fait une certaine renommée, ce qui lui permet également de se faire un nom dans le monde du cinéma. En effet, Romain Bouteille est un acteur prolifique dans les années 1970. Au cinéma, cette année-là, il apparaît dans 6 films dont Le distrait de Pierre Richard, Peau d’âne de Jacques Demy ou encore La Promesse de l’aube de Jules Dassin. Durant les deux décennies 1970 à 1990, il tourne dans plus d’une vingtaine de films. On peut citer parmi eux : Section Spéciale (1975), Chaussettes surprises (1978), Les matous sont romantiques (1980), Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux (1982), Sans peur et sans reproche (1988)… À la télévision, il tient un rôle, sur 3 épisodes, dans la série Les Saintes chéries de Jean Becker. Romain Bouteille est également un humoriste. Il présente ses one-man shows sur les planches du Café de la Gare : Je m’appelle Harry Dave (1980) et L’Esprit qui mord (1984). En 1989, il met en scène la pièce, Y en a pas que des belles, de et par Saïda Churchill, son épouse.
Romain Bouteille, des années 1990 à sa mort
Alors qu’il acquiert une notoriété, Romain Bouteille se fait plus rare au cinéma et sur les planches. Au début des années 1990, il quitte le Café de la Gare, mais continue d’y jouer comme pour les pièces Votre Honneur (1995) et Le préféré (1997). Il crée, avec son épouse, un petit théâtre de 50 places à Marseille. Ils le baptisent Les Grands Solistes. Il y joue des pièces seul sur les planches : Le rire du Yeoman (1999) et Misère intellectuelle (2002), Les oreilles du chef (2005), Les droits des hommes courbes (2006 et 2015). Il joue bien évidemment dans d’autres pièces comme Tout est bien qui finit bien de William Shakespeare (2003), Lancelot du Lac (2005) de Pierre Beffeyte ou encore Ode à un public malveillant (2008) de Saïda Churchill. Entre temps, il joue les metteurs en scène pour des pièces de théâtre : J’arrive (1996), Sujet : Chomsky (2005), Vacances au bord de la guerre (2010) et L’andouillette de Troyes n’aura pas lieu (2016). Il ne fait que trois apparitions au cinéma dans Promotion canapé (1990), L’odeur de la mandarine (2015) et Vendeur (2016). Quant à la télévision, il a un rôle, Villeroy, dans la série policière Julie Lescaut en 1995. Il fait un clin d’œil à la chanson, comme une lubie, en sortant un album Joyeux anniversaire en 1999.
Romain Bouteille a déclaré lors d’une interview en 2005 : « Ma vocation artistique s’est dessinée vers 1955 sous l’angle : trouver un job qui permette de se lever à n’importe quelle heure et ne suppose ni diplôme, ni réel travail, ni obéissance ». Il avait, en effet, trouvé sa voie en s’illustrant dans le théâtre d’inspiration anarchiste. Coluche disait à son propos « Ce qu’il ne m’a pas appris, je le lui ai piqué ».