Nécrologie de Robert Hossein

Mort du comédien et metteur en scène Robert Hossein.

Robert Hossein

Robert Hossein, son décès

Robert Hossein est décédé le 31 décembre 2020 à Essey-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle, à l’âge de 93 ans. Il était à la fois réalisateur, acteur, scénariste, dialoguiste et metteur en scène. Son décès fait suite à un problème respiratoire. Il sera inhumé à Vittel (Vosges) dans l’intimité familiale, mais une cérémonie se tiendra à Paris.

Il avait pour devise : « Du théâtre comme vous n’en verrez qu’au cinéma ».

Robert Hossein et ses grands succès au théâtre

Robert Hossein, né Abraham Hosseinoff, est né le 30 décembre 1927 à Paris. Il est le fils d’un compositeur iranien zoroastrien, André Hossein, et d’une comédienne juive native de Soroca, Anna Mincovschi.

Robert Hossein a grandi dans la pauvreté. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il décide alors de se lancer dans l’art dramatique. Aussi, il commence par suivre des cours de théâtre chez René Simon et Tania Balachova. Il se met également à la mise en scène. Alors qu’il a 19 ans, il connait un premier succès théâtral avec Les Voyous. À la même époque, il met en scène Docteur Jekyll et Mister Hyde, La Chair de l’orchidée ou encore L’homme traqué.

En 1970, il quitte Paris pour diriger le Théâtre Populaire de Reims. Voyant tout en grand, il développe alors les bases d’un théâtre destiné au plus grand nombre. Il avait pour devise : « Du théâtre comme vous n’en verrez qu’au cinéma ».

De retour dans la capitale huit ans plus tard, Hossein monte tous les deux ans des méga spectacles. Le Palais des Sports et le Palais des Congrès sont ses cathédrales. Il réalise Le Cuirassé Potemkine, Notre Dame de Paris, Les Misérables ou encore Danton et Robespierre.

De 2000 à 2008, il est le directeur artistique du théâtre de Marigny et il y défend ardemment sa vision du théâtre populaire. En 2015, auprès de Stéphane Bern et Eve Ruggieri, il prête sa voix à la narration du spectacle Le Fabuleux Noël du château de Maintenon.

Robert Hossein et sa carrière cinématographique

Robert Hossein débute dans le cinéma en 1948 avec un rôle de figuration dans Le Diable boiteux de Sacha Guitry. Sa carrière est surtout lancée par le film de Jules Dassin, Du rififi chez les hommes. Par la suite, il joue des rôles de plus en plus importants, aux côtés de stars : Jean Gabin dans Crime et Châtiment, Brigitte Bardot dans le Repos du guerrier, mais aussi Sophia Loren dans Madame Sans-Gêne.

En 1955, il réalise son premier film, Les salauds vont en enfer, une adaptation de la pièce de théâtre écrite par son ami Fréderic Dard. Il révèle ensuite son esprit novateur avec Pardonnez nos offenses (1956) et avec Toi le Venin (1959).

En 1964, il devient star à son tour en incarnant un héros romantique et populaire, Joffrey de Peyrac, dans Angélique, Marquise des anges. L’acteur apparait, par la suite, dans les trois autres films de la série. En 1967, il tourne avec Marguerite Duras dans La Musica. L’année suivante, il rejoint sa partenaire des Angélique, Michèle Mercier, pour La Seconde Vérité de Christian-Jaque, puis dans Une corde, un Colt… qu’il réalise et interprète.

Durant sa période de gloire, il réalise ses propres films, dont le plus célèbre est surtout Le Vampire de Düsseldorf, qu’il interprète avec Marie-France Pisier. Ses apparitions à l’écran se succèdent alors, dans La Casse d’Henri Verneuil en 1971, Prêtres interdits de Denys de Patellière en 1973, Les Uns et les Autres de Claude Lelouch ou encore Vénus beauté (institut) de Tonie Marshall en 1998. En 2009, il croise Jean-Paul Belmondo dans le film Un homme et son chien.

Au cours de sa carrière, Robert Hossein a joué dans une centaine de films et en a réalisé une quinzaine. Avec son décès, la France perd ainsi l’un de ses plus grands artistes.