Nécrologie de Pierre Bénichou
Pierre Bénichou, est décédé d’une mort naturelle dans la nuit du lundi au mardi
Pierre Bénichou, sa carrière au sein du Nouvel Observateur
Pierre Bénichou est décédé d’une mort naturelle le 31 mars 2020, à Paris, à l’âge de 82 ans. Journaliste et chroniqueur des « Grosses têtes » sur RTL, c’est une figure du monde télévisuel et radiophonique qui tire ainsi sa révérence.
Né le 1er mars 1938 à Ouran, Pierre Daniel Bénichou est le fils d’un professeur de philosophie, André Benichou, et neveu de l’historien de littérature Paul Bénichou. Sa mère, Mathilde, est la sœur du meilleur ami et collaborateur de François Mitterrand. C’est à l’âge de 9 ans que la famille arrive à Paris. Pierre poursuit alors des études à la Sorbonne. Mais il a vite abandonné pour se tourner vers le journalisme. Sa carrière démarre à Paris Jour, en 1959, en tant que rédacteur puis comme grand reporter à Jours France, deux ans plus tard.
Pierre Benichou est surtout connu comme faisant partie de la bande des « Grosses têtes »
Pierre Bénichou, de rédacteur à directeur délégué
Il devient rédacteur en chef adjoint du mensuel Adam avant d’en devenir le rédacteur en chef pour un an. Sollicité par le Nouvel Observateur, il intègre le journal en tant que rédacteur en chef, en raison de sa position politique et en opposition avec les dirigeants de l’époque. Il écrit quelques articles sur des faits de société, et fait quelques interviews et portraits, dont celui de François Mitterrand. Promu rédacteur en chef en 1978, il se lance dans l’interview indiscrète à travers laquelle il fait connaître des personnalités. Il devient alors directeur adjoint en 1985. C’est à ce titre qu’il reçoit le prix de la Fondation Mumm qui récompense la presse écrite en 1994. Il est ensuite devenu le directeur délégué en 1996.
Pierre Bénichou, chroniqueur qui n’a pas sa langue dans la poche
Connu comme faisant partie de la bande des « Grosses têtes », Pierre Bénichou a intégré l’émission radiophonique, en 1990, du temps de Philippe Bouvard. Il était déjà apprécié pour son humour naturel. Membre sociétaire de l’émission, il en fait de nouveau partie depuis que Laurent Ruquier en a pris les rênes depuis 2014. Ce dernier le considère d’ailleurs comme un pilier de l’émission, un génie avec un don naturel pour faire rire.
Laurent Ruquier l’a d’ailleurs recruté en tant que chroniqueur dans ses diverses émissions radiophoniques et télévisées sur Europe 1 : « On n’va pas se gêner », « On a tout essayé », « L’émission pour tous » ou encore « On n’a pas tout dit ». C’est d’ailleurs les propos de Pierre Bénichou tenus au cours de cette dernière émission qui a valu à Europe 1 d’avoir été mise en garde par deux fois par la CSA, à la demande de l’ambassadeur de Pologne. Il a également collaboré avec Michel Drucker sur l’émission « Vivement Dimanche » de 2001 à 2003.
Pierre Bénichou, comédien et scénariste peu reconnu
Artiste dans l’âme, Pierre Bénichou était un peu un touche-à-tout. Il se retrouve, en 1959 et par le plus pur des hasards, à jouer dans un film intitulé « Pêcheur d’Islande ». Il était alors sur place pour l’interview de Jean-Claude Pascale, en plein tournage du film.
Bénichou monte également sur les planches. En 2004, Laurent Ruquier lui offre le personnage principal de la comédie qu’il a écrite, « Grosse chaleur ». Il co-écrit le scénario du film « Turf » avec Alain Chabat, Manu Booz et Philippe Guaillard, sorti en 2010. Dans le film « Tu veux ou tu ne veux pas » sorti en 2013, il tient le rôle de l’amant du personnage principal interprété par Sylvie Vartan. La scène sera cependant coupée au montage.
Reconnu par les autres chroniqueurs comme un as de la dérision, le décès de Pierre Bénichou laissera un vide sur le tableau audiovisuel. Drôle, intelligent et sensible, le monde télévisuel et radiophonique rend un hommage émouvant dont le nom figure déjà dans le Quid depuis 2006.