Nécrologie de Philippe Sollers
Grande figure du paysage littéraire, Philippes Sollers est décédé samedi 6 mai 2023. Il était connu comme étant le « joyau unique de la littérature », cumulant plus de 80 romans, de nombreux essais et monographies. Parmi ses ouvrages les plus populaires, nous pouvons citer : Femmes (1983), Portrait du joueur (1984) et Secret (1993). Il est mort à l’âge de 86 ans.
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Prédestiné aux beaux-arts et à la littérature
De son vrai nom Philippe Joyaux, Philippe Sollers est né à Talence le 28 novembre 1936. Il était le fils d’industriels, Octave Joyaux et de Marcelle Molinié. Sa famille possédait alors la société Joyaux Frères, la ferblanterie Recalt. Après avoir fait seulement une année d’études supérieures à l’école des Sciences économiques et sociales de Versailles, il se reconvertit pour suivre des études littéraires à la Sorbonne.
C’est sa rencontre avec Francis Ponge, grand écrivain et poète de l'Alliance française, qui le plonge dans l’univers littéraire. Son premier écrit est publié par les éditions du Seuil, dirigées alors par Jean Caylor - un dénicheur de talent. En 1958, il publie le roman intitulé « Une curieuse solitude » ; le succès est immédiat. Avec cette réussite, il adopte son pseudonyme « Philippe Sollers ». Le roman « Une curieuse solitude » est le premier à porter cette signature.
Parrainé par Louis Aragon et recevant des encouragements de François Mauriac, la machine littéraire et le génie de Philippe Sollers est tout simplement inarrêtable.
Un des écrivains les plus prolifiques
De son caractère provocateur, toujours à la recherche de nouveauté et de perfectionnement, Philippe Sollers a rapidement touché les étoiles de la célébrité. Après son triomphe avec le roman « Le Parc » (1961), avec lequel il remporte le prix Médicis, l’écrivain décide d’abandonner une carrière académique pour fonder avec sa bande, la revue Le Seuil. La revue de littérature Tel Que ou L’infini (plus tard) a fait de Philippe Sollers un agitateur de concepts. Ce qui a fait de Sollers un « patron » dans le milieu. Sa fascination pour les sciences du langage lui permet de s’adonner à une recherche textuelle particulière. Après « Femme », l’écrivain adopte un style plus souple : à partir de là, c’est le libertinage des idées dans tous ses ouvrages.
Romans, essais, monographies ou encore biographies… Philippe Sollers est un écrivain prolifique. Quelques titres parmi ses nombreuses œuvres : Théorie des exceptions (1985), Portrait du joueur (1984), Le Secret (1993), La guerre du goût (1994), Éloge de l’Infini (2001), Mystérieux Mozart (2001), L’Étoile des amants (2002), Légende (2021)… Il a également reçu plusieurs récompenses : le Grand Prix de littérature de la ville de Bordeaux (1985), le Grand Prix du roman de la Ville de Paris (1988), le prix de la BNF (2009)…
Les éditions Gallimard ont salué l’écrivain, le qualifiant d’« amoureux des beaux-arts, de la musique et des lettres célébrant le sacré d'ici-bas » et d’homme « épris de liberté ». Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, l’a décrit comme un « personnage indomptable, inclassable, au regard taquin et à l'esprit vif, qui avait érigé la provocation en art et bousculé notre époque ».