Nécrologie de Peter Green

Peter Green, guitariste et cofondateur du groupe de rock Fleetwood Mac, est décédé le 25 juillet 2020 à Canvey Island, au Royaume-Uni. Selon sa famille, il est mort dans son sommeil. Un décès qui survient peu de temps après l’annonce du groupe de la sortie d’un coffret rétrospectif des débuts du groupe. Il avait 73 ans.

De son nom de naissance Peter Greenbaum, Peter Green est né le 29 octobre 1946, à Bethnal Green à Londres. C’est au sein du groupe Peter B’s Looners qu’il fait ses débuts en tant que guitariste avec Mick Fleetwood à la batterie (en 1966). Il enregistre rapidement un single avec le groupe. En même temps, il remplace de façon ponctuelle Eric Clapton, le guitariste du groupe John Mayall and the Bluesbreakers, avant d’intégrer définitivement le groupe en juillet 1966. Il y côtoie de nouveau Mick Fleetwood. Il enregistre un album intitulé « A Hard Road ». On peut se faire une idée de l’étendue de son talent notamment avec « The stumble » et « Supernatural ».

En septembre 1967, avec Fleetwood Mick et John McVie, un autre musicien des Bluesbreakers, il fonde alors le groupe Fleerwood Mac. C’est l’un des groupes stars de la scène rock/blues de l’époque. Le groupe enregistre les albums « Fleetwood Mac » et « Mr wonderful » en 1968, « English Rose » et « Then play on » en 1969 avant de le quitter brutalement en 1970, victime de problèmes psychiques et de dépendance à des substances illicites. Il revient momentanément dans le groupe en 1971, avant de le quitter de nouveau. Il figure tout de même sur l’album « Pengouin » sorti en 1973 en tant que guitariste invité. Egalement sur l’album « Tusk » en 1979.

Dès son départ du groupe Fleetwod Mac, Peter Green sort un album solo instrumental intitulé « The End of The Game ». Cet album traduit ses troubles psychiques de l’époque. Il quitte la scène et la musique pour ne réapparaitre en 1979 avec l’album « In the skies », suivi de « Little dreamer » et « Whatcha gona do », « White sky », « Kolors » et « A case for the blues ».

Le guitariste tombe de nouveau dans la dépression. Il est alors interné en milieu psychiatrique. Il ne revient sur le devant de la scène que vers le milieu des années 1990 pour fonder le groupe « Splinter Group ». Dans ce groupe, il n’est ni guitariste soliste ni chanteur, mais se démarque toujours par son jeu soft-blues de qualité. Le musicien enregistre 10 albums avec ce groupe. Les plus réussis sont « Peter Green Splinter Group », « Soho session », « Hot foot powder », « Reaching the cold 100 » et « Destiny road ».

Suite à une discorde avec Nigel Watson, le groupe se sépare après la sortie du dernier album en 2003. En 2008, une compilation de ses œuvres regroupées en 4 CD sort. Il reforme un groupe, « Peter Green and Friends », pour en faire la promotion dans une tournée en 2009. Malheureusement, force est de constater qu’il a perdu beaucoup de sa technique.

Virtuose de la guitare, chanteur et compositeur hors pair également, Peter Green a influencé plusieurs guitaristes et des groupes ont repris ces chansons : Santana, Aerosmith, The Black Crowes, Tom Petty… Gary Moore a même enregistré un album d’hommage intitulé « Blues for Greeny », tout comme le bluesman français Fred Chapellier avec « Chapellier Plays Peter Green ». Ce qui est sûr, c’est qu’avec son décès, le monde musical perd un de ses représentants les plus prestigieux.