Nécrologie de Paul Quilès
Ministre, député, maire… une figure du socialisme s’est éteinte. Paul Quilès, ancien ministre sous la présidence de François Mitterrand, est décédé d’un cancer vendredi 24 septembre 2021. Il avait 79 ans.
« Mon père s’est éteint ce matin à Paris. Il s’est battu jusqu’au bout comme il l’avait toujours fait dans sa vie pour les autres », a déclaré sa fille.
Une légende de la Mitterrandie
Paul Quilès est né le 27 janvier 1942 à Saint-Denis-du-Sig, en Algérie française. D’un père officier et d’une mère institutrice, il devient un élève modèle et décroche un diplôme d’ingénieur énergétique en 1978. Paul Quilès entre au parti socialiste (PS) en 1972. Il milite dès lors dans le courant mitterrandiste.
Paul Quilès est reconnaissable par ses yeux bleus perçants, marquant l’autorité. Il avait le sourire rare. Sa première victoire dans le milieu politique a lieu en 1981 : directeur de la campagne présidentielle, il contribue à faire élire François Mitterrand à la présidence de la République. Paul Quilès enchaîne ensuite les postes à grande responsabilité et devient ministre du Logement en 1983. Il est, par la suite, promu à la tête d’un ministère élargi au Tourisme en 1984. Il devient ministre de la Défense de 1985 à 1986. De 1988 à 1991, il est nommé au poste de ministre des Postes et de l’Espace dans le gouvernement Rocard. Il accède au portefeuille de l’Intérieur, en 1992-1993.
il contribue à faire élire François Mitterrand à la présidence de la République
Un politicien à la carrière et aux actions mémorables
« Il s’est battu jusqu’au bout comme il l’avait toujours fait dans sa vie pour les autres », a souligné l’une de ses filles, Emmanuelle Quilès.
« Un homme engagé qui a servi l’État avec une grande compétence » a exprimé l’ancien président socialiste François Hollande sur Twitter pour lui rendre hommage. Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports, l’a salué en rappelant que « les vies qu’il a sauvées se comptent par milliers », se référant à son grand engagement en faveur de la sécurité routière.
Paul Quilès était également admiré pour son grand engagement contre l’arme nucléaire. Élu au premier tour lors de quatre mandats consécutifs comme maire de Cordes-sur-Ciel. Il devient président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale et milite contre l’armement nucléaire. Il est ensuite élu président de la mission d’information parlementaire sur le Rwanda et continue à défendre sa cause avec détermination et persévérance.
Paul Quilès a participé à trois ouvrages autour de ce sujet qui lui tenait tant à cœur : « Nucléaire, un mensonge français », « Arrêtez la bombe ! » et « L’Illusion nucléaire ».