Nécrologie de Patrick Devedjian

Ancien ministre et président du conseil départemental des Hauts-De-Seine, il est décédé

Patrick Devedjian

Patrick Devedjian, un ancien ministre nous quitte

Des suites des complications du coronavirus, Patrick Devedjian est décédé ce 29 Mars 2020, à l’Hôpital Antony où il y était soigné depuis mercredi. Cet ancien ministre et président du conseil départemental des Hauts-De-Seine était une figure incontournable du monde politique. Il avait 75 ans.

Patrick Devedjian, ses premiers engagements politiques

Fils d’un immigré arménien fuyant le génocide, Patrick Roland Karékin Devedjian est né le 26 août 1944, à Fontainebleau, en Seine-et-Marne. Il était marié à Sophie Vanbremeersch qu’il a épousée en 1964, et père de quatre enfants. Il a poursuivi ses études à l’école communale de La Frette-sur-Seine, au collège arménien Samuel-Moorat de Sèvres, à l’école Fénelon et au lycée Condorcet. Devedjian a ensuite fait des études de droit à Faculté de droit d’Assas et a exercé la profession d’avocat au barreau de Paris dès 1970. Il a également fait des études politiques à l’Institut d’études politiques de Paris mais, n’obtint malheureusement pas son diplôme.

C’est à l’âge de 17 ans, au moment de la guerre d’Algérie en 1963, qu’il s’engage pour la première fois auprès du groupe activiste d’extrême droite Occident. Ce sont les actions menées par ce groupe qui lui a valu à l’époque une condamnation. Il a été exclu du groupe ayant été considéré comme un traitre par ses camarades après les avoir dénoncés. Plus tard, il déclarera qu’il assume le choix qu’il a fait à l’époque, qu’il s’est trompé, mais ne cautionne cependant aucun crime. En 1967, il fait la rencontre de Raymond Aron et sous sa supervision, il crée avec Georges Liébert la revue Contrepoint.

Patrick Devedjian, son parcours politique

Ses convictions politiques le poussent à se rapprocher du mouvement gaulliste. C’est avec Charles Pasqua qu’il rédige en 1971 les statuts du nouveau parti RPR, anciennement RDR. Il se présente pour la première fois aux élections sous ce drapeau et perd celles des législatives de 1978, les cantonales de 1982 et les municipales de 1983. Annulées pour fraude, ces dernières le propulsent enfin au-devant de la scène en tant que maire d’Antony. Il garde ce poste pendant 19 ans, de 1983 à 2002.

En 1986, il est également élu député et c’est en tant que tel qu’il a voté en faveur du traité de Maastricht en 1992. C’est en 2002 que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac, nomme Patrick Devedjian comme ministre délégué aux Libertés locales puis ministre délégué à l’Industrie. Il doit démissionner de son poste de maire, mais sera réélu député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine en 2005.

Devenu conseiller politique de Nicolas Sarkozy, il lui succède en tant que président du conseil général des Hauts-de-Seine. Il devient également secrétaire général délégué de l’UMP avant d’en devenir le secrétaire général en 2007. Il quitte cette fonction en 2008 lorsqu’il est nommé ministre auprès du premier ministre, chargé de la mise en œuvre du plan de relance. Mais des tensions se créent entre lui et le clan Sarkozy, exacerbées par la sortie du livre « Le monarque, son fils et son fief », écrit par le directeur de cabinet de Patrick Devedjian.

En 2014, il est élu président du syndicat mixte de Paris Métropole et met en place la métropole du Grand Paris au 1er janvier 2016. Les dernières élections auxquelles il a participé en 2015 étaient celles des départementales où il est élu conseiller départemental du nouveau canton d’Antony et président du conseil départemental des Hauts-De-Seine.

Patrick Devedjian est qualifié de « élu majeur de l’histoire des Hauts-de-Seine », selon le préfet Pierre Soubelet. Avec son décès, ce département qu’il a servi avec passion ainsi que plusieurs figures politiques lui rendent hommage et témoignent leur sympathie à ses proches. Les obsèques de cette figure politique auront lieu à la Cathédrale Sainte-Croix de Paris des Armeniéns dans la stricte intimité. Seule la famille proche et quelques amis du défunt sont invités à participer à la cérémonie étant donné les circonstances de sa mort et les mesures de sécurité sanitaire en cours en ce mois de mars 2020.