Nécrologie de Nelly Kaplan

Nelly Kaplan est décédée le 12 novembre 2020.

Nelly Kaplan

Nelly Kaplan, son décès

Nelly Kaplan, écrivaine et cinéaste française, est décédée le 12 novembre 2020 à Genève. Elle est morte des suites de la Covid-19 qu’elle avait contractée alors qu’elle était dans une maison de repos. Icône de la Nouvelle vague, elle était également connue en tant qu’écrivaine anarcho-féministe. Elle avait 89 ans.

L’une des raisons pour laquelle Nelly Kaplan choisit de s’installer à Paris, c’est sa passion pour la poésie française.

Nelly Kaplan et le cinéma

Nelly Kaplan est née le 11 avril 1931 à Buenos Aires. Elle découvre le grand écran dès son jeune âge. Ne sachant comment gérer sa turbulence, ses parents l’envoient au cinéma qu’elle prend de passion. Elle y découvre les films muets, mais aussi les films sonores.

Nelly Kaplan arrive à Paris en 1953 comme correspondante pour des journaux argentins. Elle a également en main une lettre d’introduction du directeur de la Cinémathèque argentine, qui lui permet de faire la connaissance d’Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française. C’est ce dernier qui la présente au cinéaste Abel Gance, qui l’engage alors comme assistante. Il lui donne son premier rôle au cinéma, dans La Tour de Nesle (1954).

C’est auprès d’Abel Gance que Nelly Kaplan apprend le métier. Il lui confie la mise en scène de « Cyrano et d’Artagnan » pour la deuxième équipe. Elle l’assiste pour Magirama (1956) et Austerlitz (1960), dans lequel elle tient le rôle de Madame Récamier. Elle apprend également le montage avec J’accuse. C’est ainsi que, presque naturellement, Nelly Kaplan réalise son premier court-métrage, intitulé Gustave Moreau (1961). Au cours de cette décennie, elle réalise 7 autres courts-métrages, des documentaires consacrés à des artistes.

Le regard de Picasso (1967) lui permet d’obtenir un Lion d’or au Festival de Venise. Puis, en 1969, elle réalise son premier film, La fiancée du pirate. Au cours des années 1970, elle réalise 3 autres films et écrit son premier scénario, Il faut vivre dangereusement (1975). Elle joue dans Charles et Lucie (1979). Dans les années 1980 et 1990, Nelly Kaplan se consacre plus à l’écriture et à la co-écriture de scénario pour la télévision. Elle a à son actif une dizaine de scénarios dont Les mouettes (1991) et La petite fille en costume marin (1999). Entre-temps, elle réalise Plaisir d’amour (1991). Elle fait sa dernière apparition en tant qu’actrice en 1994 dans le téléfilm Honorin et l’enfant prodigue.

Nelly Kaplan et l’écriture

L’une des raisons pour laquelle Nelly Kaplan choisit de s’installer à Paris, c’est sa passion pour la poésie française. Un an après son installation, elle édite un essai cinématographique, Manifeste d’un art nouveau : la Polyvision. Quelques années plus tard, elle prend le pseudonyme de Belen pour l’édition de ses premiers écrits. Il s’agit de trois plaquettes, La Géométrie dans les Spasmes, Délivrez-nous du Mâle et La Reine des Sabbats. Des éditions à tirage limité et publiées en 1959 et 1960. La même année sort un autre essai cinématographique : Le Sunlight d’Austerlitz. Les plaquettes sont reprises sous l’intitulé Le Réservoir des sens (en 1966), toujours sous le pseudonyme Belen, puis réédité sous son vrai nom en 1988 et 1995.

Nelly Kaplan écrit un roman érotique sous son pseudonyme, Mémoires d’une liseuse de draps (1974), mais celui-ci est censuré et interdit de diffusion. À la suite de cela, elle cesse d’écrire pour se consacrer au cinéma. Elle revient à l’écriture seulement en 1998, en éditant deux romans : Aux Orchidées sauvages et Un manteau de fou rire. Ce dernier est en fait une version revisitée de Mémoires d’une liseuse de draps. Dans les années 2000, elle édite 3 autres romans (Ils furent une étrange comète, Cuisses de grenouille et Et Pandore en avait deux !) ainsi que deux correspondances, celles avec Abel Gance intitulée Mon Cygne, mon Signe, et celles qu’elle a eues avec André Pieyre de Mandiargues de 1962 à 1991, intitulée Écris-moi tes hauts faits et tes crimes.

Même si Nelly Kaplan n’était plus présente sur le grand écran, elle n’avait pour autant pas quitté le monde du cinéma. Elle tenait la rubrique cinéma dans Le magazine littéraire. Reconnue aussi bien dans le monde littéraire que cinématographique, Nelly Kaplan fut faite, en 1996, Chevalier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. Deux ans après, une exposition, Kaplan dans tous ses états, était organisée à la Galerie, à Paris.