Nécrologie de Miss. Tic

Miss. Tic, célèbre artiste du street art, est décédée le 22 mai 2022 à Paris, à l’âge de 66 ans.
Connue pour ses œuvres au pochoir sur les murs de la capitale, Miss. Tic a succombé à un cancer. Son décès a été rendu public via un communiqué adressé à l’AFP par sa famille. La cérémonie de ses obsèques sera ouverte au public conformément à ses souhaits.

Miss. Tic
  1. Écrire un message de sympathie

  2. Allumer une bougie de deuil

La naissance d’une poète de l’art urbain

Miss. Tic, de son vrai nom Radhia Novat est né le 20 février 1956 à Paris. Elle grandit dans le quartier de Montmartre avant que sa famille ne s’installe à Orly. En 1966, sa mère, son frère et sa grand-mère décèdent dans un tragique accident de voiture. Quelques années plus tard, son père meurt d’une crise cardiaque. Elle n’a alors que seize ans.

Après ses études secondaires, Miss. Tic suit une formation d’arts appliqués. Elle découvre alors les techniques de réalisation de décor de théâtre, de maquette et de photogravure. Elle s’installe alors en Californie. Lorsqu’elle revient en France, elle exprime son dépit amoureux à travers son art. Sa technique de pochoir à la bombe et les murs sont son support. Elle emprunte alors son pseudonyme au personnage de sorcière de la BD de Picsou, Miss. Tick.

Ses œuvres se voient sur presque tous les murs de Paris

La reconnaissance de l'artiste

À partir de 1985, ses œuvres se voient sur presque tous les murs de Paris (Montmartre, Ménilmontant, le Marais, la Butte-aux-Cailles…). Elle s’inspire de sa vie, de ses désirs, de ses peines de cœur. Miss. Tic attire l’attention sur les plus grands stéréotypes de la femme. Les autorités tentent de mettre fin à ses activités, estimant que ses tags sont une forme d’expression de l’insécurité.

En 2000, l’art urbain commence à être reconnu ; Miss. Tic n’est alors plus considérée comme une marginale. Elle est exposée dans diverses galeries et collabore avec de grandes marques. Elle reçoit de nombreuses invitations pour des foires d’art contemporain. Son talent est tel que Le Victoria and Albert Museum décide d’acquérir quelques-unes de ses œuvres. En 2011, La Poste produit même des timbres inspirés de ses pochoirs.

Les hommages à Miss. Tic

Le décès de Miss. Tic a provoqué une pluie d’hommages sur les réseaux sociaux. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, fait partie des premières personnalités à lui rendre hommage en ces termes : « Miss. Tic nous a quittés. Nous perdons une grande artiste. Ses pochoirs devenus iconiques, résolument féministes, continueront longtemps à poétiser nos rue ». Nicolas Laugero-Lasserre, spécialiste du street art, a partagé sa peine sur France Info. Il salue la mémoire d’une « artiste très touchante et très populaire ». Le directeur de l’ICART affirme que « Les Parisiens sont beaucoup attachés à son travail ».

À l’instar de nombreuses célébrités décédées, l’annonce de la mort de Miss. Tic a bouleversé ses fans et le monde artistique.