Nécrologie de Michael Lonsdale

Acteur de cinéma et de théâtre, Michael Lonsdale est décédé le 21 septembre 2020 à Paris.

Michael Lonsdale

Michael Lonsdale est décédé

Michael Lonsdale, acteur franco-britannique, est décédé le 21 septembre 2020 à Paris. Il excellait aussi bien au cinéma qu’au théâtre. Ce grand acteur a tout joué, faisant parfois le grand écart dans ses rôles. Amoureux de l’art, il était également metteur en scène et peintre reconnu. Il avait 89 ans.

L’acteur possède à son actif plus de 200 films, une cinquantaine de courts métrages ainsi que de téléfilms ou feuilletons.

Michael Lonsdale, un homme aux multiples talents

Michael Lonsdale, de son nom de naissance Michael Edward Lonsdale-Crouch, est né le 24 mai 1931 à Paris. Peu après sa naissance, sa famille déménage d’abord à Jersey, puis à Londres, avant de s’installer au Maroc en 1939. Son père est fait prisonnier par les autorités vichystes et libéré lors du débarquement des Alliés en Afrique du Nord en 1942. C’est à cette période que Michael Lonsdale profite des séances de cinéma américain destinées aux troupes. Au retour de sa famille en France, en 1946, il rencontre Roger Blin qui lui fait découvrir le théâtre. En 1949, il suit alors les cours de Tania Balachova. Entre-temps, il s’initie à la musique et à la littérature.

Officiellement, la carrière du comédien débute en 1955, dans la pièce « Pour le meilleur et pour le pire » de Clifford Odets. Un an plus tard, il obtient son premier rôle au cinéma dans « C’est arrivé à Aden ». Il connait la notoriété que des années plus tard, grâce aux films de François Truffaut, « La mariée était en noir » (1967) et « Baisers volés » (1968). Dès lors, il est sollicité aussi bien au cinéma qu’à la télévision.

Michael Lonsdale tourne dans des films dits d’avant-garde comme dans des productions hollywoodiennes ou britanniques. L’acteur possède à son actif plus de deux cents films, une cinquantaine de courts métrages ainsi que de téléfilms ou feuilletons. En 2011, il obtient un César dans la catégorie meilleur second rôle masculin, un Globes de Cristal, le prix Henri Langlois et le prix Lumière pour le film « Des hommes et des dieux ». En 2016, c’est le prix Brigadier qui lui est remis pour l’ensemble de sa carrière.

Grâce à la flexibilité de sa voix et son intonation sinueuse, il fait également des doublages et des voix off pour des films d’animation, des jeux vidéo, des livres audio ou des narrations. Michael Lonsdale met en scène une vingtaine de pièces de théâtre et réalise le film français « La Voix humaine » (1983). Michael Lonsdale est aussi un artiste peintre reconnu. Une exposition de ses œuvres a d’ailleurs été organisée en 2010 par la galerie Daniel Besseiche à Paris. Également auteur, il écrit plusieurs ouvrages dont la majorité fait écho à sa foi catholique.

Michael Lonsdale, ses rôles les plus marquants

Au théâtre, Michael Lonsdale joue pour de nombreux metteurs en scène tels que Orson Welles, François Truffaut, Louis Malle, Luis Buñuel, Jean-Pierre Mocky, Jean-Daniel Pollet, Dürrenmatt, Beckett, Duras… Des choix qui reflètent sa personnalité. L’acteur n’a pas peur de jouer sur différents registres ; il aime aussi bien les films d’avant-garde que les auteurs contemporains.

Michael Lonsdale en fait de même au cinéma. Dans « Baisers volés », sorti en 1968, il tient le rôle de Georges Tabard, le gérant de magasin parano qui engage un détective pour découvrir pourquoi personne ne l’aime. Même si ses apparitions sont courtes, son jeu lui a permis de se faire un nom dans le monde du cinéma. Il fait une apparition dans « Hibernatus », aux côtés de Louis de Funès où il incarne le rôle du professeur Edouard Loriebat, spécialiste de l’hibernation. Sans doute un film qui a marqué la génération des « films du dimanche soir ». Dans « India Song » (1975), où aucun personnage ne parle, Michael Lonsdale est le vice-consul de Lahore qui crie son amour pour Anne-Marie Stretter au beau milieu de la réception. Il est le principal méchant, Hugo Drax, dans le James Bond intitulé « Moonraker » sorti en 1979. On le retrouve également dans le thriller « Le nom de la rose », sorti en 1986. Un des films qui l’a fait connaître outre-mer. Et dans « Des hommes et des dieux », un film librement inspiré de l’assassinat des moines de Tibhirine et récompensé du Grand prix du Festival de Cannes à sa sortie en 2010. Michael Lonsdale campe le personnage de Luc avec une interprétation en parfaite résonnance avec sa foi. En 2020, il est à l’affiche dans « Le Fantôme de Laurent Terzieff ».

Même si on ne lui attribuait que des seconds rôles avec des apparitions furtives parfois, Michael Lonsdale, dans son jeu, est pourtant celui qui donne le « la » aux séquences. La preuve en est dans « Nelly et monsieur Arnaud » de Claude Sautet, « Munich » de Steven Spielberg et bien d’autres. On reconnait là son génie : Michael Lonsdale était capable de voler la vedette aux premiers rôles.

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