Nécrologie de Maryse Wolinski
Maryse Wolinski est décédée jeudi 9 décembre 2021, des suites d’un cancer au poumon. La journaliste et romancière française, veuve du dessinateur Georges Wolinski tué dans l'attentat contre Charlie Hebdo, avait 78 ans.
« Les Éditions du Seuil ont la grande tristesse de faire-part de la disparition de Maryse Wolinski, à Paris, le 9 décembre », a déclaré son éditeur. Elle était une militante « implacable de la liberté d'expression et des valeurs républicaines et démocratiques face à l'obscurantisme ».
Maryse Wolinski, sa carrière de journaliste et romancière
Née à Alger le 3 mai 1943, Maryse Bachère de son nom de naissance grandit entre Paris et le Sud-Ouest de la France. Après des études de journaliste, elle débute sa carrière dans la presse écrite. Elle travaille alors à Bordeaux, au sein du quotidien Sud Ouest. Par la suite, elle intègre l’équipe du Journal du dimanche où elle rencontre le dessinateur, Georges Wolinski. Ils se marient en 1971 avec qui elle aura une fille, Elsa.
Quelques années plus tard, la journaliste prend le statut de freelance. Elle écrit alors pour plusieurs rédactions dont F Magazine, Elle, Monde-Dimanche. Elle décide ensuite de se consacrer à la littérature. En 1988, elle sort son premier roman intitulé Au Diable Vauvert. Suivront de nombreux autres romans, récits et essais.
Maryse Wolinski était bien plus qu’une romancière ou une journaliste « pugnace ».
Maryse Wolinski, son combat pour la liberté d’expression
Pour Maryse Wolinski, sa rencontre avec son époux a « enchanté sa vie ». Elle le considérait, en effet, comme l’homme qui lui « a appris la liberté » et « l’a poussé dans la vie ». Après la mort du dessinateur dans l’attentat contre Charlie Hebdo, l’écrivaine lui consacre trois livres. Le premier récit, Chérie, je vais à Charlie est publié en 2016. Le goût de la belle vie paraît en 2017 et Au risque de la vie en 2020.
Maryse Wolinski s’était portée partie civile au procès de Charlie Hebdo devant la cour d’assises spéciale de Paris. Elle estimait que la sécurité du journal comportait de nombreuses failles.
Maryse Wolinski était bien plus qu’une romancière ou une journaliste « pugnace ». Elle prêtait une attention particulaire aux mouvements féministes dans le monde. Elle luttait pour l’amélioration des conditions de la Femme au sein de la société. La journaliste s’était également investie corps et âme dans l’inauguration d’une Maison du dessin de presse et du dessin satirique. Pour ce projet, le rêve de son défunt mari, elle réussit à obtenir le soutien du Président Macron. Malheureusement, elle ne pourra pas être présente à l’inauguration. C’est un héritage précieux que le couple Wolinski laisse au monde.