Nécrologie de Kenzo Takada
Kenzo Takada est décédé des suites du Covid-19, à l'Hôpital Américain de Paris.
Kenzo Takada, son décès
Kenzo Takada, styliste et fondateur de la marque Kenzo, est décédé le 4 octobre 2020, à l’Hôpital Américain de Paris (Neuilly-sur-Seine). Selon le communiqué fait par son porte-parole, il est mort des suites du Covid-19. Il était le premier styliste japonais à s’imposer à Paris. Il avait 81 ans.
Les imprimés fleuris et graphiques deviennent une de ses marques de fabrique.
Kenzo Takada, ses débuts
Kenzo, de son nom de naissance Kenzō Takada, est né le 27 février 1939 au Japon, dans le village de Hyago. Il se prend de passion pour la mode en la découvrant à travers les magazines de ses sœurs. Il quitte alors l’université pour suivre des cours de mode dans une école, Tokyo’s Bunka Fashion College. Dès l’obtention de son diplôme (vers le milieu des années 1960), il quitte alors le Japon et s’installe immédiatement à Paris.
Le styliste commence à travailler au sein d’une marque de prêt-à-porter féminin, Pisanti. Il découvre les défilés et fait également connaissance avec des couturiers et des magazines à qui il vend ses croquis (Louis Féraud, Jacques Delahaye, Elle et le Jardin des Modes). Il fait ensuite un stage de stylisme chez Renoma.
Au début des années 1970, il effectue son premier défilé. Celui-ci marque les esprits en habillant pareillement les filles et les garçons (pantalon blanc et pull rayé). Il ouvre ses premières boutiques sous le nom de JAP. En 1972, il intègre Mode et Création, un groupe qui réunit des marques de prêt-à-porter et qui prône une mode novatrice créée et portée par des jeunes.
C’est en 1977 qu’il ouvre la boutique de la place des Victoires (Paris 1er), sous la marque Jungle Jap, pour être en accord avec le décor qu’il a ajustement choisi. À l’époque déjà, il utilise les couleurs et les fleurs pour créer des vêtements d’inspiration métissée, associant la mode parisienne au kimono traditionnel du Japon. Ses créations contrastent ainsi avec les vêtements synthétiques et sombres à la mode. Dès lors, les imprimés fleuris et graphiques deviennent une de ses marques de fabrique. Il connait une notoriété croissante et, la même année, Kenzo Takada diversifie ses produits. Il se lance alors dans la création de parfum. Le premier, King Kong, est malheureusement un échec commercial et il l’abandonne rapidement.
Kenzo Takada et la marque Kenzo
Fort de son succès, Kenzo Takada décide en 1980 de changer le nom de sa marque pour son prénom. Ainsi est né Kenzo, une maison qui fabrique et vend des produits de luxe à prix abordable.
Côté vestimentaire, Kenzo Takada présente des styles qu’on peut reconnaitre facilement comme les pulls manches kimono, les jeans décorés de fleurs ou de madras, le tailleur pyjama en jersey de coton ou encore les robes corolles. Si la marque Jungle Jap est destinée aux femmes, la marque Kenzo s’ouvre aux hommes en créant une ligne spécifique (1983). Une ligne qui comprend deux gammes et qu’il nomme Kenzo Jungle et Kenzo Jean.
Kenzo Takada reprend également la création de parfums. La première fragrance sort en 1988 et porte le nom du créateur : Kenzo de Kenzo, suivie de Parfum d’été, Le monde est beau, L’eau de Kenzo, Kenzo Homme…
Il crée également une ligne pour les enfants et continue à se diversifier en confectionnant des produits destinés à la maison. La marque connait un essor et, en 1993, il la vend au groupe LVMH, tout en restant propriétaire du nom complet Kenzo Takada. Il quitte la direction en 1999 et ne fait parler de lui qu’au début de l’année 2020. En effet, Kenzo Takada lance K3, consacrée à la maison.
Kenzo Takada n’avait pas prévu de s’installer en France. Comme il le disait lui-même : « Je suis venu pour six mois et je suis resté plus de cinquante ans ». Paris, en effet, lui avait permis d’exprimer pleinement son talent et l’avait adopté. Il avait été ordonné chevalier des Arts et des Lettres ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.