Nécrologie de John Prine
Célèbre auteur-compositeur et chanteur de country folk, est décédé
John Prine, sa vie
John Prine, célèbre auteur-compositeur et chanteur de country folk, est décédé ce mardi 7 avril 2020. Sa mort fait suite à des complications du coronavirus. Il s’est éteint à Nashville dans le Tennessee (États-Unis), à l’âge de 73 ans.
John Prine était connu non seulement pour ses ballades, mais aussi comme pour être un artiste engagé contre la guerre du Vietnam.
John Prine, des débuts peu prometteurs
Né le 10 octobre 1946 dans l’Illinois, John Prine est élevé dans les traditions du Kentucky rural. Adolescent, il commence ainsi à jouer de la guitare à l’âge de 14 ans. Il écrit également ses premiers titres inspirés par Merle Travis, pour lequel jouait son grand-père. Il intègre le groupe de son grand frère, Dave Prine, pour assurer le rythme bluegrass sur une guitare Archtop. Puis, il s’engage dans l’Armée, « the U.S Army ». Après deux ans de service, il part pour Chicago où il devient ami avec un jeune guitariste Steve Goodman.
À la fin des années 1960, il se produit alors sur les scènes musicales de folk. Il est alors repéré par Kris Kristofferson. C’est ce dernier qui lui trouvera son premier contrat pour enregistrer un album. Le premier, sorti en 1971, est intitulé de son nom John Prine. Mais, malheureusement, il n’a pas connu le succès commercial espéré. Il a été néanmoins salué par les critiques, notamment pour le titre « Sam Stone » qui parle d’un vétéran du Vietnam. Le second et le troisième, sortis respectivement 1972 et 1973, ont connu le même sort bien que toujours salués par ses pairs. C’est ainsi que le titre « Paradise » a été repris par The Everly Bortheurs et que « Hello in there » a été repris par Bette Midler et Joan Baez. Ce titre qui figure sur le second album « Diamonds in the rough » lui a valu en 1975 un Grammy Awards.
John Prine, artiste indépendant à succès
En 1980, John Prine décide de s’installer à Nashville. Il crée alors son propre label, « Oh Boy records » avec Al Bunetta et Dan Einstein. C’est sous ce même label qu’il sortira la plupart de ses albums, 18 au total.
« Aimless Love » est le premier album du chanteur sorti sous le label en 1984. L’album « German Afternoons » sorti en 1986 est nominé dans la catégorie Contemporary Folk. Mais c’est « The missing years » sorti en 1991 qui lui a permis de recevoir un Grammy Awards. C’est également l’album qui a connu le plus de succès commercial. L’album « Souvenirs », sorti en 2000 et qui regroupe 15 de ses meilleurs titres, a été enregistré après sa guérison d’un cancer du poumon. Et c’est grâce au titre « Your Flag Decal Won’t Get You Into Heaven Anymore », l’une de ses chansons contre la guerre du Vietnam qu’il va relancer sa carrière.
La sortie de l’album coïncide avec le début des interventions américaines en Afghanistan et en Irak. Il a gagné un second Grammy Award grâce à son album « Fair & Square » en 2005. John Prine s’est vu décerner une 3e récompense pour ses 50 ans de carrière. Son dernier album intitulé « The tree of forgivness » est sorti en 2018.
Parolier adulé de ses pairs, John Prine a intégré le « Song writer’s hall of fame » de Nashville en 2003. Il est sélectionné pour le panthéon du même nom en 2019. Il a aussi rejoint l’organisation littéraire PEN en 2016. Et il est le seul compositeur qui en fait partie. Toujours à ce titre, John Prine est le seul auteur-compositeur qui a été invité, en 2005, pour donner une conférence et jouer sa musique à la Bibliothèque du Congrès.
Ce « spécialiste de ballades mélancoliques teintées de surréalisme » comme le décrit Bob Dylan aura marqué la musique Folk, même s’il jouait aussi du rock et du pop. John Prine, maintes fois repris par les interprètes, manquera tant pour ses paroles mélancoliques que pour son style musical.