Nécrologie de Jane Birkin

Jane Birkin est née le 14 décembre 1946. Issue d’une famille londonienne, elle est la fille de David Birkin (commandant dans la Royal Navy) et Judy Campbell (elle-même actrice et muse d’un célèbre dramaturge, Noël Coward). Elle grandit aux côtés de son frère aîné, Andrew, et de sa sœur cadette, Linda.

Âgée de 18 ans, Jane Birkin débute sa carrière au cinéma en jouant dans le film de Richard Lester « Le Knack… et comment l'avoir ». Film dans lequel joue également d’autres actrices débutantes et futures stars : Jacqueline Bisset et Charlotte Rampling. Celui-ci connait le succès et Jane enchaîne alors rapidement avec « Blow-Up ». Présenté au Festival de Cannes (1967), le film remporte la Palme d'or. Il y montre une scène, qui fait scandale, de Jane Birkin jouant une mannequin déshabillée de force.

L’actrice épouse le compositeur John Barry (auteur de nombreuses musiques de film et série : James Bond et Amicalement vôtre notamment). De cette union naît Kate Barry (disparue dans un accident en 2013). Le couple divorce peu après.

Après son divorce, Jane Birkin se construit une nouvelle vie en France. Engagée sur le film de Pierre Grimblat, à la suite d’essais pourtant désastreux, elle fait la rencontre de Serge Gainsbourg, auteur-compositeur et interprète déjà renommé à l’époque. Ensemble, ils forment pendant dix ans un couple très médiatisé, dont naît Charlotte Gainsbourg (1971).

Après une pause dans sa carrière pour s’occuper de sa fille (de 1971 à1972), le public la retrouve dans différents rôles. En 1973, elle incarne l’amante de Brigitte Bardot dans « Don Juan ou si Don Juan était une femme ». En 1975, elle interprète l’un des principaux rôles du film de Serge Gainsbourg, « Je t’aime moi non plus ». Puis, les années suivantes, l’actrice fait plusieurs incursions dans des long-métrages : « La moutarde me monte au nez », « La course à l’échalote », « Catherine et Compagnie », « Sérieux comme le plaisir », « La fille prodigue », « Circulez y’a rien à voir », « La Belle Noiseuse », « Mariées mais pas trop »…

Artiste complète, Jane Birkin est propulsée dans le domaine musical par Serge Gainsbourg. Nombreux de ses premiers albums sont d’ailleurs écrits et composés par celui-ci. Mais, la chanteuse a aussi travaillé avec d’autres auteurs-compositeurs de talent comme pour ses albums « Lolita Go Home » (1975), « À la légère » (1999), « Rendez-vous » (2004) ou dernièrement « Oh ! Pardon tu dormais… » (2020). Jane Birkin, c’est une chanteuse facilement identifiable par sa voix frêle et infantile, son accent britannique et ses essoufflements.

L’artiste est plusieurs fois nominée ou récompensée au fil de sa carrière. Dans le domaine musical d’abord, elle décroche des distinctions dont : artiste interprète féminine (1992) et Victoire d’Honneur (2021) aux Victoires de la musique. Au cinéma et au théâtre, elle est nominée à trois reprises aux César : César de la meilleure actrice pour « La Pirate » (1985), César de la meilleure actrice pour « La Femme de ma vie » (1987), César de la meilleure actrice dans un second rôle pour « La Belle Noiseuse » (1992), Molière de la comédienne pour « Quelque part dans cette vie » (1990).

Artistes et personnalités, anonymes… l’annonce de son décès a suscité de nombreux hommages.

Étienne Daho est l’un des premiers à manifester sa tristesse sur son compte Instagram. « Inimaginable de vivre dans un monde sans ta lumière ».

Sheila a, pour sa part, posté ces quelques mots : « Elle était belle, talentueuse, tellement généreuse avec tout le monde, avait le cœur sur la main ».

Pierre Richard, son compagnon de scène sur plusieurs films, a exprimé sa tristesse en écrivant sur Facebook : « Jane, si drôle, si intelligente, si fragile si généreuse, si tout ! Un bout de mon cœur s'en va avec elle ».

L'Académie des César, le festival des Vieilles Charrues et bien d’autres organisations événementielles, ont également tenu à saluer « l'emblématique Jane Birkin ».

Ses filles eurent des mots tendres et aimants. Charlotte Gainsbourg : « Je vois déjà le vide qu’elle nous laisse. C’est ma maman, notre maman. Votre maman ». Lou Doillon : « Maman, […] Merci de ne pas avoir été ordinaire, raisonnable et docile ».

Les obsèques de Jane Birkin furent célébrées à l’église Saint-Roch de Paris. Elle fut ensuite crématisée au Père Lachaise et ses cendres inhumées au cimetière du Montparnasse auprès du cercueil de sa fille Kate.