Nécrologie de Jacques Chirac

Jacques Chirac, ancien président français, est décédé le 26 septembre 2019 à Paris

Jacques Chirac

Jacques Chirac sa vie

Jacques Chirac, ancien président français, est décédé le 26 septembre 2019 à Paris. Tout au long de sa carrière politique, il a occupé différents postes de haut fonctionnaire avant d’accéder à la présidence. Sa mort fait suite à une longue maladie d’insuffisance rénale. Il avait 86 ans.

Lors des événements de mai-68, il joue un rôle important dans les négociations pour mettre fin à la grève et qui déboucheront sur la signature des accords de Grenelle.

Jacques Chirac, de l’administration à la politique

De son nom de naissance Jacques René Chirac, Jacques Chirac est né le 29 novembre 1932, à Paris. Il est alors couvé par sa mère, qui a déjà perdu une fille d’une broncho-pneumonie à l’âge de 2 ans. Sa famille se réfugie en Corrèze pour fuir l’avancée allemande. Jacques Chirac revient ensuite sur Paris pour obtenir son baccalauréat, en section « mathématiques élémentaires » (1950).

Contre toute attente, il entame des études à l’Institut d’études politiques de Paris (IEP), section service public, en vue d’une carrière en administration. Pendant cette période, il milite momentanément dans la mouvance du Parti communiste et signe l’appel de Stockholm. Il s’envole, en 1953, pour les États-Unis afin d’assister au programme universitaire d’été d’Harvard, en tant qu’étudiant auditeur libre. De retour à Paris, il soutient son mémoire de géographie économique et, à l’automne, il fait son entrée à l’École Nationale d’Administration (ENA). Un cursus ponctué par son service militaire qu’il effectue à l’École de Cavalerie de Saumur, à partir du mois d’avril 1955.

Partisan de l’Algérie française, Jacques Chirac se porte volontaire pour faire la guerre d’Algérie, bien qu’il en soit dispensé en tant qu’étudiant de l’ENA. Il est libéré en juillet 1957 et reprend ses études pour effectuer un stage à la préfecture de l’Isère. C’est à cette période qu’il devient gaulliste, motivé par son ambition mais aussi de son milieu social. En effet, Jacques Chirac s’est marié à Bernadette Chodron de Courcel, fille d’une famille bourgeoise. Diplômé en 1959, Jacques Chirac est affecté auprès du directeur général de l’Agriculture en Algérie. À son retour en France, il est nommé auditeur à la Cour des Comptes avant de devenir chargé de mission, en 1962, auprès du secrétariat général du Gouvernement, puis au cabinet du Premier ministre Georges Pompidou. Il devient rapidement un partisan de ce dernier. Il entame alors sa carrière politique.

Jacques Chirac, sa carrière politique

C’est en mars 1965 que Jacques Chirac est élu conseiller municipal de Sainte-Féréole, en Corrèze. Alors que Georges Pompidou l’incite à se présenter aux élections législatives à Paris, Jacques Chirac préfère rester en Corrèze, réputé pour être un bastion de la gauche. Il est alors élu de justesse et arrache alors la circonscription d’Ussel. Cette même année, il est nommé secrétaire d’État à l’Emploi auprès du ministre des Affaires sociales. Il crée alors l’Agence Nationale pour l’emploi.

Jacques Chirac continue parallèlement son implantation en Corrèze. Il est élu conseiller général pour le canton de Meymac en février 1968 (il sera réélu en 1976 et en 1982). Lors des événements de mai-68, il joue un rôle important dans les négociations pour mettre fin à la grève et qui déboucheront sur la signature des accords de Grenelle. Après quoi, il est nommé secrétaire d’État à l’économie et aux finances. Il est également élu président du conseil général de Corrèze en 1970, poste qu’il occupera jusqu’en 1979.

Sous la présidence de Georges Pompidou, il occupe plusieurs postes ministériels. À la mort de ce dernier, il se rallie alors à Valery Giscard d’Estaing. À son élection, ce dernier le nomme à Matignon tandis que, progressivement, Jacques Chirac prend la tête de l’union gaulliste, l’UDR (Union pour la défense de la République). Il est contraint de démissionner de ce poste en 1975 ; les réformes mises en place contrarient l’électorat gaulliste. À la suite de différends avec Valery Giscard d’Estaing, Chirac démissionne de son poste à Matignon (1976). Cette même année, il est élu député. Il crée en même temps le parti RPR (Rassemblement pour la République) dont il devient le président.

En 1977, Jacques Chirac devient le premier maire de Paris élu au suffrage universel. Fort de sa popularité politique, il mène le RPR à la tête des élections législatives de 1978. Il annonce, par la suite, sa candidature à l’élection présidentielle de 1981. Mais il échoue, contraint de soutenir malgré lui Valery Giscard d’Estaing face à François Mitterrand. Les gaullistes échouent et Jacques Chirac prend alors à la tête de l’opposition. Il se rapproche également du parti UDF. L’union des deux partis rafle, par majorité absolue, les législatives de 1986. Ils signent un accord de gouvernance et Jacques Chirac occupe Matignon sous François Mitterrand. Mais, la cohabitation est difficile, marquée par une rupture avec les jeunes notamment.

Ambitieux, Jacques Chirac se porte candidat à l’élection présidentielle en 1988. Battu par le président sortant, il garde néanmoins la mairie de Paris. Il est également réélu président du parti RPR, en 1990. Celui-ci devient la première force politique en France, remportant les législatives de 1993. Jacques Chirac se présente de nouveau à la présidentielle en 1995. Il est enfin élu au premier tour. Contesté dans sa gouvernance, il décide de dissoudre l’Assemblée nationale en 1997, qui finit par le contraindre à cohabiter avec la gauche pendant 5 ans. Il favorise alors la fusion du RPR et de l’UDF, donnant ainsi naissance à l’UEM (Union en mouvement) en 2001.

Jacques Chirac se présente à la présidentielle de 2002 et il gagne face à Jean Marie Le Pen. La gauche fait, en effet, barrage au Front National (FN). Mais, ce second mandat est ponctué d’échecs et de scandales. Chirac est affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2005. Il décide alors de ne pas se présenter pour un troisième mandat.

Jacques Chirac est le premier président à être condamné, en 2009, lors du procès sur les emplois fictifs de la mairie de Paris. Malgré un bilan économique et social mitigé, il reste une image forte de la Ve République. Après son départ, il s’est consacré à la fondation qui porte son nom. Ses obsèques ont eu lieu le 30 septembre 2019, avec une messe donnée en son honneur à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, dans la stricte intimité familiale. Il est inhumé dans le cimetière du Montparnasse, là où repose également sa fille Laurence.