Nécrologie de Jacques Calvet

Jacques Calvet, ancien président de la PSA Peugeot-Citroën, est mort le 9 avril dernier

Jacques Calvet

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Jacques Calvet, ancien président de la PSA Peugeot-Citroën, est décédé le 9 avril dernier à Dieppe en Seine-Maritime, à l’âge de 88 ans. Celui que l’on surnommait à l’époque « le grand patron » était comparé au Général de Gaulle. Ce qui ne le rendait pas peu fier. On le reconnaissait facilement aussi à sa voix traînante et chuintante.

Il n’hésitera pas à faire preuve d’une détermination sans faille dans ses décisions et non sans courage

Jacques Calvet, l’homme politique

Né le 19 septembre 1931 à Boulogne-Billancourt, Jacques Calvet est diplômé de la faculté de droit et de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris. Il était également à l’École Nationale d’Administration (ENA), avec Édouard Balladur, de 1955 à 1957. C’est à cette époque également qu’il entre à la Cour des Comptes où il va faire la connaissance de Jacques Chirac.

Attitré par la politique, Jacques Calvet sera cependant dans le camp de Valéry Giscard d’Estaing. C’est ainsi que de 1959 à 1974, il se retrouve dans différents cabinets ministériels. D’abord en tant que chargé de mission et conseiller technique puis directeur adjoint avant d’être nommé directeur de cabinet de l’économie de 1970 à 1974. Un poste qui lui a d’ailleurs valu le surnom de vice-ministre en raison de son rôle important, mais aussi parce qu’il était intraitable, comparé à un dictateur. C’est avec lui que Valéry Giscard d’Estaing va élaborer plusieurs budgets pour la République française.

Anti-européen farouche, Jacques Calvet était également anti Maastricht et anti-écologiste. Il prend ensuite la tête de la BNP, en 1979, poste duquel il sera évincé, en 1982, sous la présidence de François Mitterrand.

Jacques Calvet, le grand patron automobile

Sorti de la sphère politique, il est sollicité par la famille Peugeot, alors dans des difficultés financières. C’est ainsi qu’il va se retrouver à la tête de ce groupe familial, PSA en 1982. Il n’hésitera pas à faire preuve d’une détermination sans faille dans ses décisions et non sans courage. En effet, pour redresser l’entreprise, il va supprimer près de 50 000 emplois provoquant des protestations et des grèves. Il parvient à les gérer d’une main de maître. Il restructure l’entreprise aux deux marques, Peugeot et Citroën. Dès lors, l’entreprise familiale ne cesse de connaître le succès notamment avec la Peugeot 205, sortie au moment de sa prise de pouvoir. Cette voiture connait alors un grand succès européen et Jacques Calvet saura s’en servir.

Sous sa présidence, PSA prend la place de deuxième constructeur européen, le chiffre d’affaires du groupe va doubler, les fonds propres seront multipliés par dix, la capitalisation boursière par vingt. On se souviendra de son opposition à l’ouverture des frontières aux voitures japonaises et du pot catalytique, mais aussi son appui pour le diesel.

Controversé, mais respecté et intraitable en affaires, on reprochera à Jacques Calvet son manque d’intérêt pour les voitures de course. Il quitte sa fonction de PDG en 1997, non sans le regret de n’avoir pas pu atteindre son objectif : porter PSA au rang de premier constructeur européen. Discret dans la vie privée, solide et intraitable en affaires, Jacques Calvet est aussi surnommé « capitaine d’industrie ». Et c’est à ce titre que le dirigeant actuel de PSA, Carlos Tavares, salue sa mémoire en disant « il est un exemple ». Ses obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité familiale.