Nécrologie de François Léotard
François Léotard est décédé le 25 avril 2023, à l’âge de 81 ans. Ancien ministre de la Culture puis de la Défense, ancien député et maire de Fréjus (Var), il était considéré comme un enfant terrible de la droite.
Le président Emmanuel Macron lui a rendu hommage sur Twitter : « François Léotard a servi l’État et porté une grande idée de la culture, écrit le chef de l’État. Avec sa disparition, nous perdons un esprit libre, un homme de livres et d’engagement. Son Var natal, la France qu’il a défendue, la République qu’il aimait éprouvent aujourd’hui une grande perte. »
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Un homme engagé dès sa jeunesse…
Né à Cannes le 26 mars 1942, François Léotard baigne dès son enfance dans la sphère politique. Son père est, en effet, conseiller à la Cour des comptes et maire de Fréjus (1959 à 1971). Fortement critiqué pour l’effondrement du barrage de Malpasset (plus de 400 victimes), le père a entaché le nom de la famille, ce qui a motivé le jeune François à s’intéresser un peu plus à la vie publique.
À la suite de l’obtention de son baccalauréat, il décide de suivre des cours de droit et de sciences politiques. Encore étudiant, il entre dans le cercle des militants du parti socialiste unifié pour s’opposer à la guerre d’Algérie. En 1964, il s’évade brièvement dans le monde du catholicisme : il souhaite intégrer les ordres et rejoint l’abbaye des bénédictines Pierre-qui-Vire (Yonne). Quelques années plus tard, François Léotard devient secrétaire de chancellerie au ministère des Affaires étrangères. Un diplôme de l’ENA en poche, il parcourt les cabinets préfectoraux. Après avoir été sous-préfet à Paris et en Dordogne, il se fait remarquer par les politiciens en poste. Il est pris dans le cabinet du ministère de l’Intérieur par Michel Poniatowski. Son véritable curriculum vitae politique débute alors au milieu des années 1970.
François Léotard : sa carrière politique
Porté par ses ambitions, François Léotard entre au Parti républicain, ce qui marque son véritable lancement en politique. Maire de Fréjus pour laver l’honneur de son père, il est vite reconnu comme une des forces du Parti républicain avec ses idéologies novatrices. Il est réélu maire de Fréjus avant de devenir député du Var (sur 4 mandats). François Léotard est nommé ministre de la Culture en 1986 (gouvernement de cohabitation François Mitterrand - Jacques Chirac). Le rebelle de la droite est ensuite nommé ministre de la Défense en 1993 (gouvernement de cohabitation François Mitterrand – Édouard Balladur). La fameuse « bande à Léo » (Force Unie) est fondée en mars 1990 et réunie des jeunes libéraux comme Michel Noir, Alain Carignon, Gérard Longuet ou encore Patrick Devedjian.
Le premier ennui de François Léotard concerne l’affaire de financement illicite de la campagne Édouard Balladur (1995). Des échecs et des drames figurent également au tableau de sa carrière et de sa vie privée. Il connait des échecs électoraux. Il a des problèmes de santé et subit un double pontage. En 2011, il est profondément affecté par la mort de son frère Philippe.