Nécrologie de Danny Boy
Danny Boy, un des pionniers du rock’n roll français, est décédé le 7 août 2020, au Havre
Danny Boy, sa vie
De son nom de naissance Claude Piron, Danny Boy est né le 25 janvier 1936, à Saint-Pierre-de-Corneilles. Il a d’abord exercé le métier de poissonnier avant de tenter sa chance dans la chanson. Il s’est alors produit dans les casinos de Cassis, Bandol et La Ciotat jusqu’à sa rencontre de Henri Génès, en 1956. Ce chansonnier l’invite à rejoindre sa tournée.
Danny Boy décide de lancer sa carrière solo en 1958, sous son nom de naissance. Il sort son premier 45 tours, qui comprend 4 titres, avec la maison de disques Ducret et Thomson. Mais, il ne rencontre pas le succès escompté. Il sort alors un second album, qui a plus de succès. Celui-ci comprend une reprise du titre « When » des Kalin Twins et renommé « Viens ». Il découvre le rock’n roll, mais il n’arrive pas à persuader sa maison de disque d’orienter son tour de chant sur le genre. Il en change alors pour Ricardi.
Le chanteur prend le nom de scène de Danny Boy, après avoir formé un groupe « Danny Boy et ses pénitents ». Les premiers musiciens, des jazzmen de studio, qui composent ce groupe se produisent cagoulés. Peu de temps après leur formation, ils sont remplacés par 4 autres musiciens, plus convaincus par le rock. Le succès est quasi immédiat avec notamment le titre « Un collier de tes bras », « Il y a longtemps encore » ou « Je ne veux plus être un dragueur ». Ces titres mettent en avant son timbre de voix bien frappé et clair. En 1962, le groupe est engagé par le cirque Pinder, avec qui il fait une tournée de près de 284 villes avant de se séparer.
Danny Boy était considéré par ses pairs comme le pionnier du rock en France
Danny Boy, le retour
L’artiste continue sa carrière avec différentes formations comme les Pingouins ou les Schtroumpfs. Danny Boy travaille également avec des grands noms de la chanson dont Jean Ferrat, Hugues Aufray ou encore Charles Aznavour. Ce dernier lui écrit d’ailleurs l’un de ses titres, « Ma solitude ». En 1964, Danny Boy se retrouve à l’affiche du film « La difficulté d’être infidèle ». Il y joue son propre rôle. Le groupe « Danny et ses pénitents » se reforme et participe, en 1967, à la tournée « L’Épopée du rock », avant de se séparer définitivement. Le chanteur reprend alors son métier de poissonnier sur les marchés normands.
Après de longues années d’absence volontaire, Danny Boy fait son retour en 2004. Il reprend les concerts et, depuis 2006, il est accompagné par un nouveau groupe qui porte le nom de « Les Guitar Express ». L’ensemble se produit régulièrement Au petit Journal-Montparnasse et participe à quelques galas en province. Danny Boy participe également aux tournées Rock’n’Roll Legend, Âge tendre et tête de bois et Salut les copains. Ce rockeur dans l’âme assure encore 80 concerts par an.
À l’âge de 83 ans, ce pionnier du rock français retourne en studio pour enregistrer un dernier EP 4 titres. Il monte sur scène à Pont-Audemer, son fief normand, à l’automne 2019 pour présenter cet ultime album. Il termine le show par « Chaque jour », un duo avec sa compagne Rosy Kikour pour qui il a écrit le titre. C’est aussi sa dernière apparition publique. En effet, celui qui a pris le nom de Danny Boy, en entendant Harry Belafonte chanter, avait annoncé qu’il arrêterait seulement lorsque l’appel de là-haut se fera. Il a clôturé sa carrière de la plus belle des manières, avec romantisme.
Danny Boy était considéré par ses pairs comme le pionnier du rock en France. En effet, il avait vite compris que ce genre allait révolutionner le monde de la musique. On le surnommait également « le rockeur au grand cœur ». Malgré une longue absence, il avait déclaré « ma vie, c’était la chanson » et il l’avait prouvé enchaînant les scènes malgré son âge.